Les maillons des chaînes de valeur des minéraux et métaux critiques
À retenir
- Les matières premières sont de plus en plus sollicitées pour soutenir la transition vers plus de sécurité climatique et énergétique.
- L’aluminium, le cobalt, le cuivre, l’iridium, le lithium, le nickel, le platine, les terres rares, l’étain, le nickel, l’argent et le zinc sont quelques-uns des matériaux essentiels nécessaires dans les technologies de transition.
- Cet article est destiné à servir de base aux non-spécialistes qui souhaitent mieux comprendre les liens sur les chaînes de valeur de ces matières premières.
Les sociétés minières d’extraction de métaux et de minéraux critiques joueront un rôle central dans le soutien à la transition énergétique, comme nous l’avons évoqué dans la première partie de notre série d’articles que vous pouvez consulter ici. La possibilité pour les technologies d’énergie propre de croître au rythme et à l’échelle nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux dépendra de la vitesse à laquelle les minéraux critiques pourront être découverts et extraits. Le fonds WisdomTree Energy Transition Metals and Rare Earths Miners UCITS ETF (RARE) permet aux investisseurs de saisir les opportunités liées aux sociétés pure play qui produisent les métaux les plus importants pour le thème de la transition énergétique.
Sous-secteur | Amont | Intermédiaire | Industrie | |||
Catégories de métaux | Exploitation minière |
Raffinage | Fonderie | Transformation | Produits chimiques |
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Aluminium | ||||||
Cobalt | ||||||
Cuivre | ||||||
Iridium | ||||||
Lithium | ||||||
Nickel | ||||||
Platine | ||||||
Terres rares | ||||||
Argent | ||||||
Étain | ||||||
Zinc |
Source : Wood Mackenzie, au 31 mars 2024
La chaîne de valeur des métaux liés à la transition énergétique (Energy Transition Metals Value Chain, ETMVC) inclut l’exploration et le traitement des métaux, dont les terres rares, utilisés dans les technologies associées à la transition énergétique, telles que les véhicules électriques (VE), la transmission, la recharge, le stockage d’énergie, le solaire, l’éolien et l’hydrogène. Les sociétés qui opèrent sur l’ETMVC sont identifiées et classées selon 11 catégories de métaux (aluminium, cobalt, cuivre, iridium, lithium, nickel, platine, argent, étain, zinc et terres rares) et selon six sous-secteurs (produits chimiques, transformation, industrie, exploitation minière, raffinage, fonderie). L’ETMVC inclut des sociétés qui opèrent à différentes phases, qu’il s’agisse de l’exploitation et de l’extraction minières en amont, des divers procédés de transformation intermédiaires, ainsi que des produits finaux utilisés dans les centrales électriques renouvelables, les VE, et autres pans de l’économie à faible émission de carbone. Dans le cas du nickel, les produits sont si variés qu’il s’agit d’une industrie à part entière.
Cet article constitue une base pour les investisseurs qui souhaitent mieux comprendre le processus sous-jacent à l’ETMVC, consistant pour les sociétés à fournir des matières premières essentielles à la transition énergétique.
Quels sont les principaux sous-secteurs ?
Aluminium
- Exploitation minière : le minerai de bauxite constitue la principale source d’aluminium. L’Australie, la Chine et la Guinée sont les plus grands producteurs de bauxite.
- Raffinage : la bauxite est raffinée en alumine (oxyde d’aluminium) par le biais du procédé de Bayer. La chaleur, la pression et l’hydroxyde de sodium sont utilisés pour séparer l’oxyde d’aluminium des impuretés et du minerai de fer.
- Fonderie : l’alumine (oxyde d’aluminium) est le matériau de départ utilisé pour faire fondre l’aluminium dans le cadre du procédé de Hall-Héroult.
Cobalt
- Exploitation minière : un ensemble de sociétés minières industrielles à grande échelle et d’entreprises minières indépendantes ou artisanales de moindre envergure intervient dans l’exploitation minière du cobalt. La République démocratique du Congo (RDC) représentait environ 70 % de l’approvisionnement minier en cobalt en 20231.
- Raffinage : la pyrométallurgie est un procédé de raffinage consistant à appliquer des températures élevées au minerai, ce qui entraîne sa fonte et sa séparation du cobalt.
- Produits chimiques : le minerai de cobalt est traité avec des produits chimiques pour extraire le cobalt élémentaire. Ce procédé, appelé hydrométallurgie, dissout le minerai et sépare le cobalt.
Cuivre
- Exploitation minière : l’exploitation minière du cuivre s’effectue le plus souvent à ciel ouvert (faibles coûts, efficacité, possibilité d’expansion). Certains acteurs opèrent toutefois dans des mines souterraines (ce qui est coûteux et techniquement difficile). Le minerai de cuivre est exploité sous forme de sulfures et d’oxydes de cuivre, le type de composés du cuivre déterminant le procédé de raffinage et de fonte. Le Chili est le plus grand producteur de cuivre au monde, le Pérou et la RDC se démarquant également comme des fournisseurs clés.
- Fonderie : la fonderie et le raffinage s’appliquent principalement aux minerais de sulfure de cuivre et la fonte constitue l’étape suivante de la chaîne de valeur après l’extraction minière et l’enrichissement. La fonte s’effectue par application d’agents réducteurs de chaleur et chimiques, afin d’extraire du cuivre métallique pur. Les minerais d’oxyde de cuivre ne sont pas fondus.
- Raffinage : une fois le minerai de cuivre fondu, il fait l’objet d’un raffinage. Le raffinage électrolytique est la méthode la plus courante, qui consiste à utiliser de l’électricité pour séparer le cuivre des impuretés dans une solution. Le raffinage pyrométallurgique est également utilisé pour produire du minerai de cuivre plus pur. Les minerais d’oxyde de cuivre ne sont pas fondus. Ils sont davantage traités par hydrométallurgie (lixiviation, extraction de solvant, électropurification), et sont raffinés par électropurification afin de produire une cathode en cuivre pur à 99,9 %.
Iridium
- Exploitation minière : l’iridium est souvent un produit dérivé de l’exploitation minière du cuivre ainsi que du nickel, et son extraction est comparable à celle de ces métaux, effectuée à ciel ouvert ou en souterrain. L’Afrique du Sud est le principal producteur d’iridium sur le marché mondial.
Lithium
- Exploitation minière : l’exploitation du minerai de lithium fait intervenir une extraction en roches dures (coûts plus élevés, consommation énergétique supérieure, plus grand nombre de sources) à partir de minerais tels que le spodumène, la pétalite et la lépidolite. Le lithium peut également être extrait de sources de saumure (moins coûteux, récupération lente et moins importante), telles que les puits géothermiques, les lacs de sel ou les gisements d’hydrocarbures. L’Australie, la Chine et le Chili représentent l’essentiel de l’approvisionnement mondial en lithium.
- Transformation : le procédé consiste à transformer le lithium d’une forme chimique à une autre, généralement pour le rendre plus adapté à diverses applications. Les produits chimiques finaux sont généralement l’hydroxyde de lithium ou le carbonate de lithium.
Nickel
- Industrie : l’industrie du nickel ne se limite pas à la production de concentré. Il existe le concentré de nickel, mais également la fonte brute de nickel (nickel pig iron, NPI), l’alliage fer-nickel (FeNI) et la lixiviation acide sous haute pression (high-pressure acid leach, HPAL). Le nickel est regroupé en tant qu’industrie unique pour prendre en compte l’ensemble des différents produits. L’Indonésie est le plus grand fournisseur de nickel au monde.
Platine
- Exploitation minière : la plupart des mines de platine opèrent sous terre, et sont souvent associées à l’exploitation du nickel. L’extraction en surface existe également, mais elle est moins fréquente. L’Afrique du Sud produit la grande majorité du platine à l’échelle mondiale.
Terres rares
- Exploitation minière : l’exploitation minière implique l’extraction de minerais de terres rares, qui contiennent un mélange de métaux. Les terres rares étant abondantes dans la croûte terrestre, l’extraction nécessite l’élimination du sol superficiel, l’utilisation de bassins de lixiviation, ou des trous de forage pour pomper des produits chimiques afin de libérer les minerais. La Chine est le principal producteur de différents minerais et concentrés de terres rares.
- Raffinage : 85 % de la capacité mondiale de raffinage des terres rares se situe en Chine2. Le raffinage implique diverses applications de chaleur et de produits chimiques pour séparer les terres rares des autres éléments contenus dans les minerais.
Argent
- Exploitation minière : l’argent est extrait de divers minerais, dont le cuivre, le nickel, l’or et le plomb. Selon la profondeur et le type de minerai, l’extraction du minerai d’argent fait intervenir des méthodes d’extraction minière à ciel ouvert ou souterraine. Le Mexique est le plus grand producteur d’argent, aux côtés du Pérou.
- Raffinage : le raffinage du minerai d’argent implique sa purification et sa transformation en produit final (barres, pièces, poudre) au moyen de diverses techniques parmi lesquelles l’électrolyse, le raffinage pyrométallurgique ou la précipitation chimique.
Étain
- Exploitation minière : les deux principales méthodes d’extraction de l’étain sont l’extraction de surface à partir de minerais rocheux tels que la cassitérite et l’extraction à partir de saumure. La Chine est le plus grand producteur d’étain, avec une avance confortable.
- Fonderie : le minerai est traité pour séparer et concentrer les minéraux d’étain à l’aide de méthodes physiques et chimiques, telles que le concassage, le broyage, la flottation et la lixiviation.
Zink
- Exploitation minière : l’extraction du zinc implique des méthodes d’extraction minière à ciel ouvert ou souterraine, en fonction de la profondeur et du type de minerai. La Chine est le plus grand extracteur de zinc au monde, l’Australie et le Pérou menant également d’importantes activités d’extraction en amont.
- Fonderie : des procédés pyrométallurgiques impliquant chaleur et agents réducteurs séparent le zinc des autres éléments. Le procédé électrolytique, qui s’appuie sur l’électricité et sur une solution, purifie également le zinc avant que le métal ne soit coulé sous forme de lingots ou de feuilles.
Un soutien politique fort et des investissements plus importants ouvrent la voie à une transition plus rapide vers les énergies propres afin de maintenir la possibilité d’atteindre un niveau d’émissions nettes nulles d’ici 2050. Les technologies d’énergie propre évoluent rapidement et nous nous attendons à ce que l’ETMVC s’adapte en conséquence. Le fonds WisdomTree Energy Transition Metals and Rare Earths Miners UCITS ETF (RARE) permet aux investisseurs de saisir les opportunités liées à la nature évolutive des technologies de la transition énergétique, ainsi qu’à leur impact sur les sociétés minières mondiales. Actuellement, près de 60 % de la pondération du portefeuille est allouée à des sociétés dont plus de 75 % des revenus sont exposés au thème des métaux et terres rares liés à la transition énergétique, ce qui implique une forte exposition à des sociétés pure play.
Sources
1 Source : Perspectives de Wood Mackenzie concernant la planification stratégique mondiale relative au cobalt au T1 2024.
2 Source : Perspectives de Wood Mackenzie concernant la planification mondiale relative aux terres rares au T1 2024.