![](https://www.wisdomtree.eu/-/media/eu-media-files/blog/refresh-images/cyrpto/bitcoin/bitcoin-2.jpg?h=564&iar=0&w=1151&sc_lang=fr-fr&hash=72858D65131F4637764BD189CCD84B9E)
Ce que Bitcoin et Pepsi nous enseignent sur la nature humaine
À retenir
- Le Bitcoin affiche des caractéristiques très intéressantes en tant que diversificateur de portefeuille, offrant des corrélations faibles, un potentiel de croissance élevé et un ratio d’information fort.
- Les investisseurs institutionnels peinent actuellement à dissocier leurs appréhensions subjectives concernant l’actif (fondées sur des a priori erronés) de ses caractéristiques objectives.
Vous souvenez-vous du « Pepsi Challenge » (défi Pepsi) ? Pour les lecteurs plus jeunes qui n’en ont jamais entendu parler, le Pepsi Challenge est une campagne marketing mise en place par la marque éponyme, principalement dans les années 1970 et 1980. Dans différents centres commerciaux et lieux publics, les représentants de Pepsi ont installé des stands et présenté deux gobelets blancs aux passants. L’un contenait du Pepsi-Cola et l’autre du Coca-Cola. Les participants étaient invités à goûter les deux colas, et à indiquer celui qu’ils préféraient sans savoir lequel des deux ils avaient bu. Alors que la plupart des participants pensaient instinctivement apprécier plus le Coca-Cola, une majorité a préféré la boisson de Pepsi lors du défi.
Malgré le grand succès du Pepsi Challenge dans le renforcement de la notoriété de la marque, ce fut une victoire en demi-teinte. Le défi n’a pas conduit à une augmentation notable des ventes de Pepsi-Cola. Les consommateurs ont, semble-t-il, été réticents à l’idée de rompre leur fidélité envers la marque Coca-Cola pour adopter un cola qui pourtant, d’après les résultats du défi, était plus adapté à leur goût.
Le comportement des investisseurs concernant les cryptomonnaies présente de nombreux points communs avec le Pepsi Challenge.
Le « Crypto Challenge » (défi crypto)
Imaginons notre propre défi crypto, où nous décririons les caractéristiques quantitatives du Bitcoin aux gestionnaires multi-actifs sans nommer l’actif dont nous parlons. Grâce aux données recueillies au cours des onze dernières années environ, nous pourrions énumérer ce qui suit :
- Cet actif a surperformé les actions à grande et petite capitalisation, les bons du Trésor, les obligations de qualité investissement et à haut rendement, ainsi que l’or, les OPCVM ou les infrastructures, au cours de neuf des 12 dernières années1.
- La corrélation de l’actif calculée au cours des onze ou douze dernières années avec toutes les catégories d’actifs ci-dessus était inférieure à 25 %1.
- Bien que la volatilité de l’actif s’élève à 69 %, grâce à sa faible corrélation, l’ajout de 1 % de celui-ci à un portefeuille 60/40 (60 % MSCI All Country World, 40 % Bloomberg Multiverse) n’aurait ajouté que 0,07 % de volatilité et 0,5 % de perte de valeur maximale1.
- Cet ajout de 1 % aurait amélioré les rendements au cours des onze dernières années de 0,67 % par an, ce qui représente un ratio d’information exceptionnel de 0,961.
Nous demanderons ensuite à ces investisseurs s’ils estiment que cet actif mériterait d’être ajouté à leur portefeuille actuel, et s’il vaut la peine d’être étudié plus en détail.
Compte tenu des indicateurs purement quantitatifs énumérés ci-dessus, et de leur comparaison avec les diversificateurs existants actuellement utilisés par les investisseurs dans leurs portefeuilles, il ne fait aucun doute qu’un tel actif susciterait de nombreuses réactions positives et enthousiastes. La corrélation avec les actions et les obligations est inférieure à celle des actifs couramment utilisés, tels que les matières premières, l’or ou les OPCVM. Le potentiel de rendement est nettement supérieur à toutes les autres catégories d’actifs souvent utilisées et le ratio d’information est aligné ou surpasse la plupart des stratégies actives ou des fonds de couverture.
Préjugés cognitifs négatifs et idées fausses
Néanmoins, contrairement aux particuliers, la détention de cryptomonnaies par des investisseurs institutionnels reste très faible, même si elle a récemment augmenté grâce au « signal d’alarme » provoqué par l’approbation et le lancement d’ETF Bitcoin au comptant aux États-Unis.
À l’instar des consommateurs qui, malgré des preuves tangibles de leur préférence pour Pepsi, sont restés fidèles à Coca-Cola, les investisseurs institutionnels continuent de négliger la nouvelle catégorie d’actifs qu’est la cryptomonnaie, rejetant les nombreuses recherches qui démontrent son potentiel de croissance et de diversification.
Cette catégorie d’actifs, notamment le Bitcoin, reste entachée par de nombreux préjugés, souvent démentis et contradictoires, tels que l’affirmation selon laquelle elle ne sert qu’à des activités criminelles tout en ne présentant aucune utilité réelle. Ces idées fausses induisent un biais cognitif chez de nombreux investisseurs, les empêchant de reconnaître ce que l’on peut désormais qualifier de faits difficilement contestables :
- Le Bitcoin n’est pas nouveau sur le marché. La cryptomonnaie existe depuis plus de quinze ans. Elle est plus ancienne qu’Instagram, WhatsApp ou Uber, et elle a surmonté de nombreux « hivers crypto », que les détracteurs considéraient comme annonciateurs de la fin de son existence.
- Avec une capitalisation boursière de près de 2 000 milliards de dollars, les cryptomonnaies représentent environ 1,5 % de la capitalisation boursière totale des actifs liquides. Leur volume est désormais similaire à celui des investissements institutionnels de base, tels que les obligations à haut rendement, les obligations indexées à l’inflation ou les petites capitalisations des marchés émergents.
- La position neutre d’un gestionnaire multi-actifs consiste à investir 1,5 % de son portefeuille en Bitcoin et cryptomonnaies (puisqu’il s’agit de leur pondération dans le portefeuille de marché). Le fait de ne pas investir dans les cryptomonnaies équivaut à prendre un risque asymétrique négatif à l’encontre de cet univers, ainsi qu’à prendre une position délibérément active contre cette catégorie d’actifs. Il s’agit d’une décision qui nécessite une réflexion et un débat approfondis. En savoir plus dans notre article.
Warren Buffett a affirmé : « Ce que l’être humain fait de mieux, c’est interpréter toutes les nouvelles informations de telle manière que ses conclusions antérieures restent intactes ». Au contraire, investir consiste à essayer d’éliminer les émotions et les préjugés, en s’en tenant aux faits. Il est grand temps que le monde de l’investissement applique ce principe aux cryptomonnaies.
Sources
1 Source : Bloomberg, WisdomTree. Du 31 décembre 2013 au 30 avril 2024. En USD. Sur la base des rendements quotidiens. Le portefeuille mondial 60/40 est composé à 60 % du MSCI AC World et à 40 % du Bloomberg Multiverse. Vous ne pouvez pas investir directement dans un indice. Les performances historiques ne garantissent pas les performances futures, et tout investissement est susceptible de perdre de la valeur.
![](https://www.wisdomtree.eu/-/media/eu-media-files/home/researchinsights.jpg?h=650&iar=0&w=583&sc_lang=fr-fr&hash=7CB3FFA6D234639C4C00CC42A8B8858C)